Les origines de la vieille ville remontent au premier tiers du XIIIème siècle (vers 1236) quand fut levé un établissement bien planifié d’un point de vue formel. En réalité, il s’agit alors d’une ville au caractère résolument commercial, qui cherche à organiser la distribution de marchandises à travers son port, ainsi qu’à l’occident de l’Europe. Se situant sur un bras de mer doté d’une ria navigable, le port était en relation avec un arrière-pays, qui constituait son aire d’influence. Ce domaine était également marqué par la présence de forêts épaisses dans lesquelles on allait extraire le bois pour la construction navale.
L’homme de Plasencia de Butron devait avoir pour horizon la « mer océan » sur laquelle il allait s’aventurer toujours plus loin jusqu’à devenir un fin navigateur. Il s’y emploie si bien qu’à la fin du Moyen Age, il est à même de passer des alliances et des traités avec d’autres ports florissants sur le golfe de Gascogne.
Placencia de Butron se convertira progressivement en pôle d’attraction pour une classe sociale naissante formée de navigateurs, de commerçants et d’artisans, qui devront s’élever contre les intérêts des anciens lignages ruraux implantés alors dans la ville, comme les Muxika et les Butron. Au point d’être à l’origine de nombreux conflits, qui déboucheront sur la perte de pouvoir des nobles, en dépit des alliances que nouent ces derniers avec la nouvelle classe bourgeoise.
Entre-temps, on prend les premières ordonnances municipales et les navigateurs se regroupent au sein de la Cofradía de Mareantes del Señor San Pedro (XVIème siècle). La confrérie passera par des phases de prospérité et de déclin. Au XVIIIème siècle, son apogée sera marqué par la spécialisation de la flotte dans le transport du minerai, et l’on verra affluer des cohortes de gens de mer. L’urbanisme s’en trouvera affecté à son tour puisque l’on abattra les murailles et l’on construira la première extension sur les bords de la rivière, pour répondre au besoin de nouveaux logements.
Le conflit de la Convention et les guerres carlistes apportent avec elles l’appauvrissement de la ville. Mais aussi l’exode des constructeurs navals, et la spécialisation de navigateurs désormais plus attirés par les routes d’outre-mer qui font leurs premières armes à l’école navale, issue de la Cofradía de Mareantes (XVIIIème siècle). Au XIXème siècle, la localité devient un lieu de villégiature, que fréquente une nouvelle classe sociale constituée par des capitaines et officiers de marine, ainsi que les indianos (enfants du pays partis faire fortune aux Amériques). Ceux-ci tenteront de dynamiser la vie économique avec l’arrivée du chemin de fer et l’installation de fabriques d’escabèche et de chaux. Jusqu’au premier tiers du XXème siècle, quand se produit leur déclin et leur disparition.
Dès lors, on lui choisira pour fonction celle de cité balnéaire et estivale. Pour la retrouver de nos jours, ville de résidence tout entière vouée au secteur des services.
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